Les avantages du CBD pour le bien-être au quotidien

Oubliez les discours prémâchés sur les nouveaux remèdes miracles : le CBD a fait irruption sur la scène du bien-être sans demander la permission. Grâce à ses propriétés antiépileptiques reconnues, cette molécule intrigue la science et séduit le public, mais la prudence reste de mise. Jusqu’où faut-il croire aux promesses de l’huile de cannabidiol ? Décodage sans fard.

Qu’est-ce que le CBD

Le cannabidiol, plus connu sous le nom de CBD, est l’un des nombreux composés chimiques présents dans la marijuana. Contrairement au THC, le CBD n’engendre ni euphorie, ni altération de la perception : il agit sans provoquer les effets planants associés à la plante d’origine. On le retrouve sous différentes formes : huiles, extraits, e-liquides, capsules, fleurs séchées, mais aussi dans des produits alimentaires ou cosmétiques. L’inventivité des fabricants n’a pas de limite.

À ce jour, la FDA n’a validé qu’un seul produit à base de CBD : l’Epidiolex, une huile prescrite dans le traitement de deux types d’épilepsie. Pour le reste, la réglementation varie d’un État à l’autre, et les recherches s’intensifient autour de pathologies variées, maladie de Parkinson, schizophrénie, diabète, sclérose en plaques ou troubles anxieux. Les études balbutient encore, mais la curiosité scientifique ne faiblit pas.

Effets secondaires du CBD

Une revue scientifique publiée en 2019 met en avant une tolérance plutôt bonne du CBD par l’organisme, même à des dosages élevés allant jusqu’à 1 500 mg par jour. Toutefois, il manque encore des données sur les conséquences d’une utilisation prolongée. Voici les principaux effets secondaires relevés lors des essais cliniques :

  • Somnolence
  • Diminution de l’appétit
  • Diarrhée
  • Changements de poids

Un autre aspect inquiète : la qualité et la fiabilité des produits sur le marché. Une étude récente réalisée sur 84 articles achetés en ligne a révélé que plus d’un quart contenaient moins de CBD que ce qui était mentionné sur l’étiquette. Pire, du THC a été détecté dans 18 d’entre eux, alors même que ce composé est supposé être absent. Dans ce contexte, la vigilance s’impose au moment d’acheter.

La FDA n’a pas donné son feu vert au CBD pour le traitement de l’anxiété ou d’autres troubles psychiatriques. Avant de tester un produit à base de cannabidiol, il reste impératif d’en discuter avec un professionnel de santé.

Ce que dit la recherche sur l’effet du CBD sur l’anxiété et la dépression

Les interactions du CBD avec les récepteurs du cerveau sont au cœur des études actuelles. Selon une synthèse scientifique de 2015, il agirait notamment sur le récepteur CB1R, le récepteur de la sérotonine 5-HT1A, ainsi que sur plusieurs autres acteurs du cerveau impliqués dans la régulation de la peur et de l’anxiété.

Les essais cliniques et précliniques recensés dans cette revue pointent vers une efficacité du CBD sur différents troubles anxieux, dont :

  • Trouble anxieux généralisé (GAD)
  • Stress post-traumatique (TSPT)
  • Trouble panique
  • Trouble obsessionnel compulsif (TOC)
  • Anxiété sociale (SAS)

En 2020, une étude menée en Nouvelle-Zélande a suivi 397 adultes traités par prescription médicale de CBD. Les profils étaient variés : douleurs non cancéreuses, symptômes liés au cancer, troubles neurologiques, ou encore difficultés psychiques. Après trois semaines, la majorité des participants ont constaté une amélioration de leur qualité de vie globale. Ceux traités pour anxiété ou dépression ont vu leur quotidien s’alléger, avec des symptômes réduits et une meilleure capacité à fonctionner au jour le jour. 70 % des personnes interrogées se sont dites satisfaites, une satisfaction allant de « bon » à « excellent ». Les effets indésirables sont restés marginaux (9,9 %), principalement fatigue et rêves inhabituels. Moins de 1 % ont signalé une aggravation de leurs symptômes.

Une autre analyse rétrospective a examiné les résultats de 72 adultes souffrant d’anxiété ou de troubles du sommeil. La majorité prenait 25 mg de CBD par jour, quelques-uns montaient à 50, 75, voire 175 mg selon la sévérité des antécédents. Après deux mois, plus de 78 % notaient une atténuation de leur anxiété. Toutefois, un cinquième des patients a rapporté des symptômes plus marqués, preuve que le CBD n’agit pas de façon universelle ou linéaire.

En 2020, une synthèse de huit études a recensé des résultats prometteurs pour le trouble anxieux généralisé, l’anxiété sociale et le stress post-traumatique, que le CBD soit utilisé seul ou en complément. Mais difficile de s’y retrouver sur le dosage : selon les essais, il oscille entre 6 et 400 mg par prise. Ce flou souligne combien la recherche doit encore préciser les protocoles et établir des recommandations claires pour une utilisation clinique raisonnée.

Est-il possible de développer une dépendance au CBD ?

Contrairement au THC, le CBD ne modifie ni l’état de conscience, ni la perception. La question d’une dépendance possible revient pourtant souvent. Sur ce point, la science est rassurante : le CBD ne présente pas d’effets addictifs connus. Il n’entraîne pas de sensation d’ivresse, ni de modifications des fonctions cognitives ou des paramètres physiologiques comme la fréquence cardiaque ou la pression artérielle. L’OMS, dans un rapport de 2017, souligne l’absence de potentiel d’abus chez l’humain, sur la base d’études rigoureuses.

Une expérience menée en 2016 sur 31 adultes a comparé les effets du THC et du CBD. Seul le premier a provoqué euphorie et sédation, tandis que le cannabidiol s’est montré neutre, à l’image d’un placebo sur les sensations d’intoxication. Non seulement le CBD ne crée pas d’accoutumance, mais il pourrait au contraire jouer un rôle dans la prise en charge des addictions. Des données préliminaires laissent penser qu’il réduit la probabilité de développer une dépendance à la cocaïne ou à la méthamphétamine, et qu’il peut participer à la prévention des rechutes après une période de sevrage.

En 2015, une revue scientifique a également mis en avant le potentiel du CBD pour aider à sortir de la dépendance au tabac et au cannabis. Si la route de la recherche reste longue, ces pistes laissent entrevoir de nouvelles ressources dans la lutte contre l’addiction.

Le CBD n’a pas fini de susciter débats et espoirs. Entre promesses et prudence, il bouscule les certitudes sur la santé et le bien-être. Demain, qui sait jusqu’où cette molécule discrète fera bouger les lignes ?